Burkina Faso : L’aide des ONGI n’a atteint que 1% des civils dans la moitié des villes sous blocus.

Un demi-million de personnes soumises à un blocus au Burkina Faso se trouvent dans l’angle mort de la réponse humanitaire en raison d’un manque de financement et de graves contraintes opérationnelles, avertissent les organisations internationales à l’approche du Forum humanitaire européen.

Selon le rapport de l’organisation Norwegian Refugee Council publié le 14 mars, « Dans 20 localités coupées du reste du pays et abritant un demi-million de personnes, moins de 5 000 personnes ont reçu l’aide des organisations non gouvernementales internationales (ONG) et de leurs partenaires locaux l’année dernière, selon une récente enquête interne menée par le FONGIH, un forum regroupant plus de 60 organisations internationales opérant au Burkina Faso. »

Outre le manque de financement, les lacunes du service aérien humanitaire ainsi que l’insécurité et les risques accrus pour le personnel sont les trois principales raisons citées par les organisations qui n’ont pas réussi à fournir de l’aide dans des zones spécifiques où elles avaient prévu d’intervenir.

« Quatre-vingt pour cent des interventions des organisations internationales dans les zones enclavées l’année dernière se sont concentrées sur dix villes seulement, souvent celles qui accueillent un grand nombre de personnes déplacées et où suffisamment de données sur les besoins humanitaires ont été collectées. Djibo, où plus d’un quart de million de personnes vivent sous blocus depuis début 2022, a reçu plus d’aide des ONG internationales et de leurs partenaires locaux que toutes les autres zones enclavées en 2023. Malgré ces efforts, les besoins restent importants et l’interruption des vols UNHAS vers Djibo pour des raisons de sécurité de mi-octobre à fin décembre a considérablement réduit l’aide humanitaire pendant cette période », peut-on lire dans l’article

Le FONGIH renouvelle les appels lancés fin 2022 par le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, lors de sa visite au Burkina Faso, pour que « les routes soient rouvertes afin que les humanitaires puissent transporter des marchandises par voie terrestre sans escorte militaire ».

Koné ERIC

 

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