Burundi : Les peuples autochtones, premiers occupants mais misérables et oubliés
La communauté Batwa(autochtones) du Burundi vit dans la misère indescriptible. Les conditions de vie de es peuples sont pitoyables, sans aucune assistance humanitaire. Ils indiquent que le vieux métier de fabrication de pots n’est plus rentable car ils ne trouvent plus de clients compte-tenu de l’utilisation du matériel moderne comme les casseroles et les bidons. Aussi, l’argile n’est plus disponible dans les marais.
Ils vivent un rejet social déplorable. En province Gitega par exemple, un Mutwa affirme avoir été obligé de vendre sa vache laitière parce que les autres composantes sociales avaient refusé de lui acheter son lait. « Ntamata y’Umutwa » pour dire « Pas de lait d’un Mutwa », disait les voisins. Pourtant, nous révèle-t-il « J’avais pris le soin de nourrir ma vache qui pouvait produire plus de 20 litres de lait par jour. J’ai été obligé de la vendre à une famille hutu (une des 3 ethnies du Burundi) et curieusement tout le monde affluait pour acheter le lait.
A moins de deux ans, ils avaient déjà acheté deux autres vaches ». Suite à ce rejet social, les Batwa ont fini par une auto discrimination et la majorité est résignée face à la situation. Aucun effort pour pouvoir s’en sortir.
Entre temps, les pouvoirs politiques qui se sont succédées au Burundi sont restés indifférents au sort des Batwa, développant volontairement ou involontairement des préjugés et stéréotypes sur cette catégorie de personnes très vulnérables.
En effet, des autorités n’ont cessé de déclarer que les Batwa ne veulent pas abandonner leur façon de vivre comme si leur misère était une fatalité. Interrogé sur la situation des Batwa de sa commune, un administrateur communal nous a indiqué que les Batwa constituent une communauté qui est difficile à transformer.
Pour lui, les Batwa ne veulent pas se développer. « Lorsque vous leur donnez des tôles, ils les vendent au lieu de les mettre sur leurs maisons. » Il affirme que « les enfants Batwa refusent d’aller à l’école parce qu’ils suivent le modèle de leurs parents et de leurs voisins qui se moquent de l’école et du développement car campés sur leur vieille culture ».
La communauté Batwa demande le gouvernement du Burundi.
– D’être sensible à la souffrance qu’endurent les membres de la communauté Batwa réservant à cette dernière une assistance spéciale ;
– De combattre les stéréotypes, les préjugés et la discrimination sociale qui frappent la communauté depuis des siècles.
– De prendre en charge les enfants Batwa en âge scolaire et de leur réserver un soutien spécifique rapproché notamment en nourriture et en matériel scolaire
– De leur octroyer des terres cultivables et d’autres appuis socio-économiques en vue de leur intégration dans la société burundaise
Par Hedwig LIGHT
Source: le rapport de FORSC (Forum Pour le Renforcement de la Société Civile)