Mali : les partisans de l’influent imam Mahmoud Dicko reportent leur manifestation en faveur d’un régime civil

La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) « a décidé de reporter la marche pacifique et républicaine du vendredi 13 octobre 2023 pour une transition civile et le soutien à l’armée républicaine », a annoncé le coordonnateur général de la CMAS, Youssouf Daba Diawara, sans préciser de nouvelle échéance.

L’imam Dicko a été la figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’État militaire en 2020. Ce chef religieux est l’un des rares à oser exprimer ouvertement son désaccord avec la junte, et à pouvoir se mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire.

La CMAS avait appelé à une marche pacifique le 13 octobre dans les rues de Bamako pour exiger le retour des civils au pouvoir après le récent report des élections par les militaires, arguant par la voix de M. Daba Diawara que « les raisons pour lesquelles le peuple malien est sorti combattre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta n’ont pas pu être atteintes ».

Le Collectif pour la défense des militaires (CDM), l’une des organisations de soutien au régime les plus agressives et réputée proche de certains de ses cadres, avait demandé le lendemain l’autorisation d’organiser une manifestation à Bamako le même jour et sur le même itinéraire que la marche prévue par les partisans de l’imam.

Les militaires au pouvoir s’étaient engagés, sous la pression internationale, à céder le pouvoir après les élections prévues en février 2024, mais ont annoncé un « léger » report en invoquant des facteurs « techniques », alors que les hostilités ont repris avec des groupes séparatistes dans le nord et que les djihadistes intensifient leurs attaques sur une vaste partie du territoire.

Bari Cissé

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