Arrestation du secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée : La liberté de la presse en danger

Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt lundi 22 janvier 2023. C’est suite à un appel à manifester qu’il a lancé le 15 janvier 2024, pour exiger la levée des restrictions d’internet en Guinée. Il a été conduit à la maison centrale de Conakry, suscitant une vague d’indignation quant au musèlement de la presse dans le pays.

L’avocat de Sékou Jamal Pendessa, Me Saliou Béavogui, a exprimé son désarroi face à cette situation qu’il estime déshonorer la Guinée. « Je suis déçu et désemparé parce que depuis plusieurs années, ce genre de dossiers fait toujours surface. Quand vous voulez un peu revendiquer, demander le droit, la solution est immédiate. Vous avez beaucoup de chance de ne pas vous retrouver en prison. En tant que légaliste, je vais mettre la pression pour que le procès soit rapidement organisé pour qu’il soit libéré. » a-t-il martelé.

Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a également réagi, dénonçant un recul de la liberté de la presse en Guinée. Ibrahima Diallo, responsable en charge des opérations du FNDC, a déclaré  « En tant que mouvement pro-démocratie, nous nous tenons aux côtés de la presse pendant ces moments difficiles.»

Malgré l’arrestation de leur secrétaire général, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a affirmé qu’il n’attendait pas baisser les bras face à la junte.

Dans une déclaration, le Mouvement syndical s’est indigné :  « Nous vivons cette situation dans une grande amertume. C’est dans une grande déception que nous avons appris la décision liberticide qui a été prise, plaçant notre camarade Sékou Jamal Pendessa sous mandat de dépôt à la maison centrale. Aujourd’hui, c’est une journée noire non seulement pour la liberté, mais aussi pour tous ceux qui sont épris de paix, de justice et de liberté dans notre pays. C’est une journée noire pour la Guinée.”

“ En tant que syndicat de la presse, nous en tant que garant de la liberté, nous estimons que la lutte ne fait que commencer. Nous allons entreprendre des actions dans les jours à venir, qui vont partir d’abord de la manifestation du 30 janvier 2024 pour durcir le ton jusqu’à la libération de notre camarade. », a-t-il promi.

Interrogé par des membres des médias, le ministre de la justice a répondu en soulignant que la presse exerce dans un Etat. “S’il y a des difficultés, je suis là, ma porte est ouverte. Qui est parti taper à la porte pour dire qu’on veut voir le ministre de la justice et des droits de l’homme pour qu’on puisse parler ? C’est de manière incidente que je viens au tribunal pour des visites et je vous trouve. Qu’on sorte et crie pour dire de libérer tel. Personne ne peut mettre la pression sur la justice de ne pas faire son travail. Tout ce que je vous demande, c’est de la retenue. » a-t-il fait savoir davant quelques Journalistes présents.

Cette arrestation soulève de vives inquiétudes quant à l’état de la liberté de la presse en Guinée et suscite des appels à la mobilisation pour la défense des droits fondamentaux.

Barry Diop depuis la République de Guinée

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