Burkina Faso : quand le secteur de l’éducation paie le lourd tribut des attaques jihadistes

Au Burkina Faso, c’est la rentrée la semaine prochaine, le 2 octobre. Au total, 6 000 écoles ont fermé à cause des attaques perpétrées par les groupes jihadistes, selon l’ONG Action Éducation. La situation est dramatique pour les plus jeunes.

L’ONG internationale Action Éducation, tente de maintenir un accès à l’éducation dans les zones où affluent les déplacés internes. Plus d’un 1 million d’enfants sont affectés. « Je vous parle de jeunes de 12 à 15 ans, qui n’ont jamais mis les pieds à l’école, et effectivement de leurs frères et sœurs plus jeunes qui n’ont toujours pas mis un pied à l’école, qui n’ont jamais appris à lire, jamais appris à écrire », rapporte Vanessa Martin, chargée de plaidoyer au sein de l’organisation.

« L’un des ennemis jurés de ces groupes djihadistes, c’est bien l’éducation, c’est l’école, c’est le savoir. Il faut bien comprendre que ces enfants qui vivent reclus depuis des années dans la peur des attaques djihadistes ou parfois en ayant été témoins ou victimes déjà, sont totalement traumatisés », constate l’humanitaire.

Un quart des écoles sont désormais fermées au Burkina Faso à la suite d’une forte augmentation des combats entre les militants et le gouvernement, selon un nouveau rapport qui met en garde contre une crise de l’éducation imminente dans la région.

Le nombre d’écoles fermées dans le pays a augmenté de près d’un tiers au cours de l’année écoulée, affectant près d’un million d’élèves.

Le Burkina Faso, décrit comme connaissant la « crise la plus négligée du monde », a subi des années de violence, qui se sont intensifiées depuis le coup d’État de l’année dernière. Le nouveau gouvernement militaire a lancé une offensive contre les groupes militants qui a donné lieu à des allégations de violations des droits de l’homme de la part de toutes les parties.

« Le fait qu’un si grand nombre d’enfants ne soient pas scolarisés en raison de l’insécurité compromet l’avenir de la prochaine génération du Burkina Faso », a déclaré le Dr John Agbor, directeur national de l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, pour le Burkina Faso. « Les enfants non scolarisés sont plus susceptibles d’être forcés à travailler, d’être recrutés dans des groupes armés ou d’être victimes d’abus et d’exploitation sexuels, de violences basées sur le genre ou de mariages précoces ».

Vishna Shah, directrice régionale du plaidoyer et des campagnes de Save the Children, a déclaré que la violence armée au Sahel « prive les enfants de leur éducation et de leur avenir ». « Les attaques contre les écoles doivent cesser maintenant. Les enfants et les enseignants doivent pouvoir aller à l’école sans craindre la violence.

Eric Koné

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