Burundi : ces enfants et leurs mères abandonnés à leur propre sort

Alors  qu’au Burundi un enfant doit  avoir un extrait d’acte de naissance afin de jouir de tous ses droits(gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5ans,gratuité des frais scolaires dans les écoles fondamentales ,etc.),le ministre de l’intérieur Martin NINTERETSE vient de bannir les extraits d’acte de naissance nommé PERE INCONNU qui était destiné aux enfants qui ne sont pas reconnus par leurs pères biologiques pour que ces derniers puissent bénéficier aussi leurs droits au même titre que les autres enfants burundais.

Le Ministre NINTERETSE prétend que cette décision va arrêter les filles qui ont plusieurs partenaires sexuels au point de ne plus identifier le père de son enfant en cas de grossesse. Mais qu’en est-il de ces enfants ? qui est réellement la vraie victime ? quel est le sort de ces enfants ? qu’en est-il des filles victimes de viol ?

Le Burundi enregistre plus de 5.000 enfants de père inconnu chaque année, selon le président de l’association SOJPAE-BURUNDI qui a pour mission la protection des droits fondamentaux des enfants ; David Ninganza. Alors que ces ‘’pères inconnus’’ existent et circulent au vu et au su de tout le monde.

Chaque enfant a le droit d’avoir une identité. Ce sont ces enfants naturels qui se retrouvent souvent dans la rue.

Ces enfants naturels sont souvent victimes de violences, surtout sur le plan de la santé, selon David Ninganza. La politique de gratuité de soins pour les mamans enceintes ou les enfants de moins de 5 ans viole les droits de l’enfant. « Il est absurde qu’une jeune fille de moins de 18 ans, peut-être violée, n’ait pas droit à des soins de maternité parce qu’elle n’a pas d’acte de mariage. Alors que même la loi burundaise interdit le mariage à un enfant de moins de 18 ans. »

Or, estime M. Ninganza, ce sont ces filles qui devraient être protégées car elles ont été victimes de viol.

Ce défenseur des droits de L’Enfant estime que l’Etat devrait penser à rendre disponible le test ADN au moins dans chaque district sanitaire.  «Cela va réduire ces cas de pères irresponsables », insiste-t-il.

Pour David Ninganza, cette politique ne réussira jamais sans des mesures d’accompagnement. « Il faut d’abord trouver des solutions aux causes qui font que ces filles se retrouvent dans cette situation », conclut-il.

Par HADWIG LIGHT

Source : IWACU

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