RDC : violences conjugales récurrentes, un militaire tue sa femme au Camp Saio à Bukavu

Un militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo FARDC a tué sa femme la nuit du 23 au 24 Octobre 2023 au camp Saio, dans le quartier Nyalukemba en commune d’Ibanda, ville de Bukavu au Sud-Kivu. C’était après une dispute.

Le militaire a torturé sa femme jusqu’à la mort. Le corps de la victime a été acheminé dans une structure sanitaire de la place, alors que le militaire auteur de l’assassinat de son épouse a été arrêté et mis au cachot des FARDC au camp Saio.

Des acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains ont exigé un procès en chambre foraine, afin qu’il serve des leçons à d’autres agents de l’ordre.

Cette demande qui a vite attiré l’attention des autorités militaires en province. L’auditorat militaire a organisé un procès en flagrance au camp saio, le lieu où s’est déroulé le crime. Le militaire a été condamné à 15 ans de prison ferme.

Des cas des violences conjugales deviennent récurrentes en province du Sud-Kivu, des femmes qui sont malmenées dans leurs foyers, torturés, blessés par leurs époux et qui ne reçoivent aucune considération de la part de ces derniers, sans qu’elles osent hausser la voix ni dénoncer ces cas.

Les us et coutumes ont été établies et inculquées aux femmes, de telle sorte que la femme n’ose dénoncer tout haut les violences qu’elles traversent dans leurs familles soit disant pour préserver leur dignité, protéger leurs foyers et préserver la stabilité de leurs enfants.

Des pratiques qui pourtant défavorisent beaucoup de femmes dans leurs foyers. L’Association des Femmes des Médias à travers son système « femmes au phones », son sous-noyau violences basées sur le genre et en collaboration avec l’organisation Journalisme pour les droit humains JDH RDC, documente des cas des VBG, qui contiennent des cas des viols et violences sexuelles, des violences conjugales et physiques, avec des chiffres alarmants. Pour la seule ville de Bukavu, 6 cas de viols et violences sexuelles dont 5 mineurs, 7 violences physiques, ont figuré parmi les cas documentés en Juillet 2022, alors que dans le seul mois de Septembre 2021, AFEM avait documenté 879 cas des violences sexuelles et basées sur le genre.

La plupart des présumés auteurs sont des militaires et policiers, bien que les parents et enseignants y soient pour beaucoup.

En Janvier 2022 à Minova en territoire de Kalehe, Anne-Marie Buhoro, activiste des droits humains engagée dans la Fondation panzi, avait été tuée par balles par son Mari, un capitaine des forces armées de la RDC après une incompréhension, selon la société civile.

Après un procès en flagrance, le militaire avait été condamné à perpétuité.

Ces cas des violences conjugales ne passent pas sans laisser les conséquences dernières, entre-autre les enfants qui se retrouvent d’un côté orphelin et de l’autre côté abandonnés, des familles divisées.

Plusieurs organisations de défense des droits des femmes continuent à accompagner la justice militaire dans la tenue des procès en cas de violences conjugales qui conduisent à la mort.

Par Prisca BUKARABA

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