Togo : « Certaines femmes accouchent à même le sol » faute de personnel et d’installations déficientes

Selon l’UNICEF, le taux de mortalité infantile au Togo est de 43 décès pour 1 000 naissances vivantes et le taux de mortalité néonatale, qui désigne les nouveau-nés décédés avant l’âge de 28 jours, est de 24 décès pour 1 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité maternelle du Togo est également élevé, avec 399 décès maternels enregistrés pour 100 000 naissances vivantes.

Les autorités togolaises doivent de toute urgence renforcer l’accès aux soins maternels dans le pays et réduire la mortalité infantile et néonatale, a déclaré Amnesty International à l’occasion de la Journée de la femme africaine.

« Bien que les autorités togolaises aient pris des mesures pour rendre les soins de santé maternelle plus abordables, il est essentiel qu’elles introduisent de nouvelles mesures pour garantir que les femmes enceintes puissent accoucher dignement dans des installations où elles sont correctement assistées et soignées. » a déclaré Aimé Adi, directeur d’Amnesty International Togo

Le droit à la santé est garanti par l’article 12 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, l’article 16 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, l’article 14 de son Protocole additionnel relatif aux droits de la femme et l’article 16 de la Constitution togolaise. L’article 97 du code de la santé du Togo stipule que « toute femme enceinte a droit à un bon suivi de sa grossesse, à un accouchement sans risque et à des soins postnatals pour elle-même et pour son enfant ».

Le manque de matériel et de personnel a également eu un impact négatif sur la qualité des soins offerts aux patientes lors des consultations prénatales et de l’accouchement.

Une patiente a déclaré à Amnesty International :  » En pédiatrie, il n’y a pas toujours de place pour qu’une mère puisse amener son enfant. Nous avons dû acheter une chaise. Parfois, les femmes sont obligées de rester debout avec leurs enfants.

Les mauvaises conditions de travail ont également eu un impact négatif sur les relations entre les patients et le personnel. Plusieurs patientes ont déclaré à Amnesty International qu’elles avaient été agressées verbalement ou humiliées par le personnel.

Une sage-femme qui a requis l’anonymat a déclaré : « Nous sommes surchargées, nous ne pouvons pas donner le meilleur de nous-mêmes, nous débordons sur les patientes, nous ne les accueillons pas correctement et nous pouvons faire des erreurs dans notre travail. On délègue des tâches à des étudiants qui font des erreurs ».

La politique togolaise en matière de santé surtout chez les femmes et les enfants pose encore problème dans un pays qui aspre au développement.

Roger Ogossou

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