Mali : L’ONU signale l’implication du groupe Wagner dans des violences sexuelles
Les Nations unies ont rapporté que les troupes maliennes et leurs partenaires étrangers en matière de sécurité, qui feraient partie du groupe mercenaire russe Wagner, utilisent la violence contre les femmes et d’autres violations des droits de l’homme pour répandre la terreur dans le cadre du conflit qui oppose depuis dix ans le gouvernement aux groupes insurgés.
Le rapport indique que les violences sexuelles sont utilisées comme tactique de guerre et de manière « systématique ». Les observateurs des sanctions de l’ONU ont accusé les troupes maliennes et leurs partenaires étrangers de sécurité d’avoir exécuté plus de cinq cents personnes et d’en avoir agressé sexuellement ou torturé des dizaines d’autres au cours d’une opération de cinq jours menée en mai dans le village de Moura.
Le Kremlin a déclaré que l’opération avait « contribué à la paix et à la tranquillité », mais a nié y avoir participé. Il a toutefois confirmé que le groupe Wagner opérait au Mali en tant qu’entrepreneur privé. Fin juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté à l’unanimité la fin de la mission de maintien de la paix au Mali, après que les dirigeants militaires du pays, qui ont pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2020, ont exigé son retrait.
Les pays occidentaux s’inquiètent depuis longtemps des activités de Wagner au Mali. Les États-Unis ont imposé des sanctions à Wagner et à des responsables maliens et ont mis en garde à plusieurs reprises contre les activités déstabilisatrices de Wagner.
Le groupe d’experts estime que la violence à l’égard des femmes et d’autres formes d’abus graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international sont utilisées, en particulier par les partenaires étrangers en matière de sécurité, pour répandre la terreur parmi les populations », ont écrit les observateurs des sanctions de l’ONU, connus sous le nom de « groupe d’experts ».
« Ces pratiques créent potentiellement une peur des représailles, ce qui a un effet dissuasif sur les communautés et les groupes armés qui chercheraient autrement à menacer les partenaires étrangers en matière de sécurité ou à leur faire du mal », ont-ils ajouté.
Les autorités maliennes ont toujours défendu leur coopération militaire avec leurs partenaires notamment russes et tenté par tous les moyens de justifier tous les abus commis comme des dégats collatéraux inévitables en période de guerre. Cette théorie à laquelle les organisations de défenses des droits humains n’édhèrent pas a toujours constitué un point de discordance entre ces dernières et les autorités de la transition.
Bari Cissé