Sénégal : Arrestations arbitraires, Amnesty International hausse le ton

Invité de la matinale de « I radio » du lundi 27 mars 2023,  le chargé de programme d’Amnesty international, Mouhamadou Moustapha Diagne, a profité de l’occasion pour lancer un appel solennel aux autorités de la police et de la gendarmerie de ne plus protéger leurs agents qui commettent des abus sur la population.

« Le plus souvent, les policiers dépassent leur champ de compétences dans le cadre de leur travail. Les nombreux cas d’abus de la police et de la gendarmerie donnent une mauvaise image de nos forces de l’ordre. Les autorités de la police et de la gendarmerie ne doivent plus chercher à protéger leurs agents qui commettent des abus sur la population », a déclaré le juriste et chargé de programme d’Amnesty international.

A l’en croire, « la police doit avoir une démarche pédagogique envers la population, dès lors qu’elle ne peut être partout ». Il estime « qu’il est plus judicieux que la police change de méthode, car les enjeux sécuritaires sont de taille. De ce fait, elle est censée collaborer avec la population afin d’avoir les bonnes informations et de pouvoir pallier aux déficits sécuritaires dont souffre le pays ».

Selon M. Daigne, les bavures policières doivent simplement cesser. Dans le cas où il y aurait des sanctions contre des policiers ou des gendarmes coupables d’abus, il préconise que ces sanctions soient publiées.  La lettre circulaire du procureur général de la cour d’Appel de Dakar est à magnifier, martèle le chargé des programmes d’Amnesty international, tout en rappelant que dans cette circulaire, M. Lansana Diabé demande aux officiers et agents de police judiciaire dans les commissariats et les brigades, de ne plus instruire des plaintes relatives à des contentieux commerciaux.  Pour lui, il faut aussi encourager les autres procureurs qui sont dans les régions à adopter la même démarche que leur collègue de la capitale.

Cette démarche permettra de « mieux protéger les citoyens », estime Moustapha Diagne. Concernant l’article 5 du règlement de l’UEMOA (Union Economique Monétaire Ouest Africain) qui impose la présence d’un avocat dès la garde-à-vue pour assister la personne interpelée, le juriste pense que le respect des dispositions y relatifs est fondamental. Le Sénégal ayant incorporé cet article 5 dans son dispositif législatif à l’article 55 du code de procédure pénale, se doit donc de l’appliquer. Il faut noter qu’à ce jour le coordonnateur  à la communication du parti Pastef les Patriotes El Malick NDIAYE ainsi que l’inspecteur des impôts et domaines Wally Faye BODIAN en sont victimes de cette forfaiture.

Par ABBA DIEDHIOU

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