Bénin : Lutte contre les inégalités en milieu scolaire. Le classement des départements lors des examens interdit

Le gouvernement béninois vient d’interdire le classement par département des résultats aux examens nationaux.  Il justifie cette décision par le fait que les conditions de vie des apprenants diffèrent d’une région à une autre.

Désormais, à l’issue des examens nationaux (Cep, Bepc, bac), le citoyen ne pourra plus connaitre le département qui est arrivé en tête et celui qui ferme la marche.

La pratique est vieille comme Mathusalem. Depuis plusieurs années, la proclamation des résultats à un examen national était toujours suivie du classement par ordre de mérite des départements.   Étant donné que le Bénin compte 12 départements, on pouvait connaitre le rang occupé par chacun des départements à l’issue des évaluations.  Alors qu’on s’y attendait le moins, le gouvernement béninois décrète la pratique caduque et illogique. Pour lui, ce classement n’est pas objectif.  D’un département à un autre, on note des disparités au niveau des conditions d’apprentissage.  Dans plusieurs écoles du Sud du pays, au début de la rentrée des classes du fait de la crue, les classes restent fermées pendant au moins six semaines.  A la fin de l’année scolaire, tous les apprenants quelle que soit leur région de provenance sont soumis aux mêmes évaluations, aux mêmes épreuves.  « Nous avons relevé que les conditions de vie des apprenants ne sont pas identiques.  Les conditions ne sont pas les mêmes partout.  Or, on dit qu’il faut comparer deux choses comparables », a dit le porte- parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji. Dans plusieurs écoles publiques, l’effectif dans des salles de classes est pléthorique. En cause, le manque d’infrastructures pour accueillir les apprenants. Ainsi, Il est fréquent de trouver une centaine d’élèves en situation d’apprentissage dans une salle de classe.  Les apprenants sont serrés comme des sardines. Et ce, en violation de l’arrêté interministériel qui fixe la norme en termes d’effectifs dans les salles de classes.  En effet, cet arrêté indique : « En milieu rural, au niveau du premier cycle, un effectif   de 40 à 50 élèves par classe et au second cycle, 30 à 50 élèves par classe ». En zone urbaine, « 50 à 60 élèves au premier cycle et un effectif de 40 à 50 élèves » au second cycle par classe.  Il y aussi le manque d’enseignants qualifiés qui oblige des chefs d’établissement à opter pour la fusion des classes.

Dans des régions du Nord du Bénin en proie à des attaques terroristes, c’est dans la psychose que des apprenants et des enseignants travaillent dans les écoles.   De même, dans plusieurs départements du pays, des écoliers ou élèves en situation d’apprentissage ont souvent le ventre creux.  Ne dit-on pas « ventre affamé n’a point d’oreilles ? »

Wilfrid AHOUASSOU (Bénin)

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