Centrafrique : Les défenseurs des droits Humains veulent plus de protection

Les défenseurs des droits humains en Centrafrique se mobilisent pour demander plus de protection de la part du gouvernement. Une proposition de loi sur la protection des défenseurs des droits humains est en circulation.

La violation des droits humains est monnaie courante en Centrafrique. Même les défenseurs ne sont pas épargnés par ces violations qui viennent à la fois du côté des groupes armés et du côté des services étatiques, selon les rapports hebdomadaires de la Minusca, la mission onusienne en Centrafrique.

Les organisations de défense des droits humains, réunies au sein du Réseau des ONG de Promotion et Défense des Droits de l’Homme (RONGDH), ont multiplié des plaidoyers auprès des parlementaires, afin de permettre au pays de leur doter d’une loi qui encadre et protège surtout leurs activités. En mi-juin, un grand plaidoyer a été organisé à Bangui.

En effet, la Centrafrique à l’instar des pays du monde, a adhéré à la chartre des Nations Unies des droits de l’Homme et différents textes internationaux relatifs aux droits de l’Homme. L’avènement de la démocratie dans les années 1990 a vu naitre plusieurs organisations de la société civile en général et en particulier les organisations qui militent pour la promotion, la protection et la défense des droits de l’Homme, seulement jusqu’aujourd’hui aucun texte juridique national n’existe pour la protection des défenseurs des droits humains.

Pour les défenseurs des droits humains, cette situation les met en difficulté face aux nombreuses violations et abus de droit qu’ils subissent tous les jours dans l’exercice de leurs activités. En 2017, une proposition de loi a été initiée conjointement par le RONGDH et le Réseau des Défenseurs des Droits Humains d’Afrique Centrale (REDAHAC), afin de protéger les défenseurs. Cette proposition est portée depuis 2022 par le Forum des Femmes Parlementaires et est inscrite dans l’agenda des sessions parlementaires de cette année 2023.

Selon Maitre Bruno Hyacinthe Gbiegba, l’un des défenseurs des droits humains en Centrafrique,  « le cordonnier est toujours le plus mal chaussé ». Mais l’objectif recherché c’est de sensibiliser et d’informer les Parlementaires sur la proposition de loi sur la protection des défenseurs des droits humains, afin de leur permettre de comprendre les difficultés rencontrées par les défenseurs dans l’exercice de leurs activités sur le terrain et contribuer à l’amélioration de la proposition de loi avant le vote.

A en croire les défenseurs des droits humains, des actions proposées par le RONGDH, l’implication responsable et soutenue de toutes les parties prenantes sont indispensables afin de mobiliser les efforts autour du Forum des Femmes Parlementaires porteuse de ladite proposition de loi portant promotion et protection des défenseur (e)s des droits humains en RCA, sur la nécessite de voter massivement cette proposition de loi.

Cet atelier a été une occasion de faire l’état des lieux de la situation des défenseurs des droits humains en Centrafrique, qui sont la voix des sans voix, qui n’ont pas d’appui dans un pays qui n’a plus de repère dans la généralité.

Fridolin Ngoulou

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