RDC : répressions des manifestations de l’opposition dans tous les sens à la veille des élections d’ici décembre 2023

La marche de l’opposition au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo a été interdite par la mairie Jeudi 22 Juin 2023. La manifestation visait à dénoncer l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place, après l’arrestation du haut cadre d’Ensemble pour la République Salomon, celle du communicateur national de cette plateforme Mike MUKEBAYI, mis aussi Frank DIONGO allié de taille de cette plateforme et bien d’autres ciblés dans les provinces.

L’opposition réclamait également l’organisation des élections dans le délai, des élections démocratiques, transparentes et apaisées. Elle dit ne pas comprendre la peur du pouvoir en place, qui est entrain d’arrêter les opposants au pays en cascade, alors qu’il était censé être rassuré, après avoir regroupé un nombre important des partis politiques dans l’Union Sacrée de la Nation.

Malgré l’interdiction de la marche de l’opposition par la mairie, les membres de cette plateforme au Sud-Kivu se sont réunis au bureau de leur interfédération, où ils ont exprimé leur désolation devant la presse.

« …L’interfedération d’Ensemble pour la République/Bukavu, s’est exprimé malgré la mesure du Maire interdisant sa marche pacifique », s’est réjoui Désiré NTAHIRA, Interfédéral de cette plateforme au Sud-Kivu.

Cette marche a été organisée au Sud-Kivu, un mois après la répression violente de celle de Kinshasa le 20 Mai dernier.

Delly Sesanga, président du parti politique Envol et l’un de quatre leaders de l’opposition organisateurs de cette marche de l’opposition, a noté que « le gouvernement congolais est responsable des violences enregistrées lors de cette manifestation pacifique, en laissant les agents de l’ordre se promener avec des machettes ».

Dans un communiqué du parti politique Nouvel Elan dont l’opposant Adolphe MUZITO est président national, ce parti politique dit avoir suivi avec attention le déroulement de la marche de l’opposition dans la capitale Kinshasa et déplore les actes de violence des agents de la police sur des civils sans défense.

Dans sa réaction, le gouvernement congolais a  déploré des actes de violence qui ont émaillé la marche de l’opposition du samedi 20 dernier à Kinshasa, tant sur les civils que sur les policiers. Il a appelé toutes les parties prenantes à la responsabilité. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, l’a déclaré lundi 22 mai.

Selon Patrick Muyaya, il n’y aurait pas eu de violence si les organisateurs avaient respecté l’itinéraire  tel que convenu avec les autorités.

« …La violence n’a pas de place en démocratie. Le gouvernement condamne toute forme de violence observée tant sur les civils que sur les policiers et en appelle à la responsabilité des uns et des autres», s’est exprimé le porte-parole du gouvernement congolais..

Le ministre Patrick Muyaya accuse les organisateurs d’avoir planifié cette violence.

S’agissant du bilan, il a parlé des blessés mais n’a pas confirmé qu’il y ait eu des morts. Le président de la République a effectué le même lundi, dans quelques centres de santé de la capitale, une visite de réconfort aux blessés des manifestations de samedi à Kinshasa.

Pour l’opposition, le non-respect d’un itinéraire ne suffit pas pour justifier des atrocités répertoriées lors de la marche.

De son côté, la Conférence Episcopale Nationale du Congo CENCO en sigle, a demandé le peuple congolais à ne pas céder à l’intimidation et à sanctionner tous les incompétents si rien n’est fait pour garantir ses droits.

Selon les organisateurs de la marche, plus de 14 militants ont été interpellés et 2 autres blessés entre la vie et la mort.

Prisca BUKARABA

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