Des civils pris pour cible dans les violents combats à l’Est de la Centrafrique

L’Est de la Centrafrique, notamment la Préfecture du Haut Mbomou fait face à des violences armées entre les rebelles de l’UPC d’Ali Darass et une milice locale. Des civils sont pris en étau entre ces deux groupes rivaux.

Attaques armées, braquages, exécution sommaires des civils, la préfecture du Haut Mbomou, située à plus de 1200 Km vit des moments sombres. Frontalière avec le Soudan, le Soudan du Sud et le Nord de la RDC, cette région est le carrefour des groupes armés qui y font des trafics d’armes.

La population civile est prise en otage dans les combats. Restriction des mouvements et cherté de la vien viennent s’ajouter aux violences armées qui ne cessent d’être enregistrées dans la région.

Plus de 1.500 personnes, à majorité des peuls quittant la ville de Mboki pour fuir les exactions, ont été bloquées par des éléments de l’UPC à 40 Km de la ville voisine de Zemio, notamment au village Kitessa. Ces rebelles estiment qu’il s’agit de « trahison » si ces personnes fuient pour se réfugier dans d’autres localités. Une violation grave du droit de ces personnes déplacés.

Les ONG sont systématiquement pillées, le personnel de santé tué. Le dernier cas de pillage de l’ONG Coopi remonte au 17 mai et l’assassinat d’un personnel de santé.

En effet, après s’être réorganisée, la milice locale (A ZANDÉ A NI KPI GBE), a lancé une attaque foudroyante qui leur a permis non seulement de récupérer le village Kadjema, mais également de poursuivre les éléments UPC sur des kilomètres. « Toutefois, lors de cette lâche attaque, les éléments de l’UPC ont égorgé la matrone du Centre de santé de Kadjema, prénommée Adèle », a rapporté à Yada Magazine, Mboliwele Arthur, l’un des leaders des organisations des droits de l’Homme dans la ville d’Obo, chef-lieu de la Préfecture du Haut Mbomou.

Dans cette région de l’extrême Est du pays, où plusieurs milliers de réfugiés soudanais sont pris en charge,  le déploiement de l’aide humanitaire devient de plus en plus complexe.

Un aperçu sur les droits Humains dans la semaine

Alors que dans la région de l’Est on assiste à des violations massives des droits de l’Homme, la mission onusienne en Centrafrique (MINUSCA) a documenté plusieurs cas de violations. Son porte-parole Guy Karema, a  fait savoir que la division des Droits de l’homme de la MINUSCA a documenté et vérifié,  du 6 au 19 mai, 74 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international  humanitaire, ayant affecté 105 victimes.

« Sur ces 105 victimes, 36 ont subi de multiples  violations », a-t-il précisé, soulignant que les agents de l’Etat ont été responsables de la majorité des violations et du plus grand nombre des victimes (63 violations et 95 victimes), notamment en raison du nombre élevé de détentions arbitraires documentées.

Les violences à l’Est de la Centrafrique ont commencé depuis 2008 au moment où l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony a commencé à mener des incursions et violentes attaques contre les civils. A partir de 2013, les rebelles de la Séléka ont installé leurs bases, reprises plus tard par le groupe dissident l’UPC d’Ali Darass qui règne en maitre, avant la création d’une milice locale qui tente de résister aux attaques des groupes armée. Cependant, l’armée nationale n’a pas encore le contrôle total de la région.

Fridolin Ngoulou

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