Mali : « Ben le Cerveau », chef du mouvement Yerewolo, placé en garde à vue

Au Mali, il avait principalement gagné sa réputation en exprimant son appui envers la junte. Cependant, Ben le cerveau a récemment été accusé et emprisonné pour le chef d’inculpation de « délit portant préjudice à la réputation de l’État » et doit faire face à un procès qui débutera dès vendredi.

Sous son vrai nom, Adama Ben Diarra, il occupe un poste au sein du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif pendant cette période de transition, et il dirige également le mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts.

M. Diarra a reçu lundi matin une convocation de la brigade d’investigation judiciaire (BIJ), à laquelle il a répondu dans l’après-midi, à la suite d’une demande du parquet, a affirmé à l’AFP une source de sécurité proche de la BIJ. Il a été auditionné par cette unité de la police pour « atteinte au crédit de l’Etat », a dit cette source sans préciser les faits exacts reprochés à M. Diarra, également membre du Conseil national de transition (CNT), qui tient lieu d’organe législatif au Mali et a été installé par les militaires. Il a ensuite été placé en garde à vue à la BIJ, lundi soir, et devait être présenté mardi matin à un procureur de la commune VI de Bamako, a affirmé à l’AFP une source proche de la BIJ.

Le 27 août, le chef de Yerewolo-Debout sur les remparts avait, sur une radio privée, appelé la junte à respecter la durée de la transition, après que les militaires s’étaient engagés devant la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à rendre le pouvoir aux civils en mars 2024. Il avait également émis des critiques sur la gestion de la junte et déploré les arrestations opérées, selon lui, par les services de sécurité.

Mohamed « Bill » Traoré, Coordinateur de Yerewolo s’est exprimé en ces termes :

« Nous ne pensons pas qu’il a porté atteinte au crédit l’État […]. Nous restons toujours dubitatifs par rapport à ce que le procureur a dit. Quelle partie de son propos a porté atteinte au crédit de l’État ? Au Mali, tous les jours, les gens disent ça. Nous ne pensons pas que ce soit un problème. Nous pensons que c’est purement politique. Parce que personne ne peut ignorer l’engagement du mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts à l’égard des autorités de la Transition. Et même les autorités de la transition sont reconnaissantes par rapport à ça. Maintenant, puisque c’est le procureur qui s’est autosaisi de ce dossier, nous attendons d’avoir les résultats de ça. Nous ne pouvons que demander le calme et la retenue – c’est tout ce que nous avons dit. Et nous portons notre entière confiance à notre justice. »

Est-ce le début du divorce entre les autorités de la transition et les mouvements sociaux qui les soutiennent ? Attendons voir !

BARI Cissé

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