République Centrafricaine : Respect des droits de l’homme, un défi à relever

La République Centrafricaine (RCA) reste un pays où les violations des droits de l’Homme sont à la pointe. Le respect des droits humains est toujours un défi dans ce pays instable depuis plusieurs décennies.

Située au cœur de l’Afrique, la RCA connait une instabilité politique et sécuritaire depuis des décennies. Les crises sécuritaires de 2013 et 2020, affectent encore le pays. Dans ce pays d’Afrique centrale, la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) créée par l’ancien président François Bozizé, chassé au pouvoir par la Séléka en 2013 continue d’opérer sur le terrain et brille par des violations de tout genre.

Les rebelles de la CPC s’affrontent régulièrement avec les forces armées centrafricaines (FACA) et attaquent la population civile que les forces onusiennes (12.000 casques bleus) ont reçu mandat de les protéger.

Des allégations des violations des droits de l’homme sont faites à l’endroit des forces onusiennes, les forces bilatérales russes ainsi que les services étatiques.

Lors de la dernière présentation hebdomadaire de la situation des droits de l’Homme, la Division Droit de l’Homme de la MINUSCA (mission onusienne) a documenté pour la période du 25 févier au 10 mars au moins 63 cas de violation des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, ayant affecté 96 victimes dont 19 souffrent de multiples violations.

La Minusca a noté dans son bulletin que la plupart des victimes de ces violations ont subi des arrestations arbitraires et détentions illégales, y compris des enlèvements par des groupes armés et des atteintes au droit à la propriété.

La mission onusienne a souligné aussi la responsabilité de certains agents de l’Etat derrière ces violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire (52%), faisant 33 violations et 70 victimes, notamment en raison d’un nombre élevé de détentions arbitraires dues aux dépassements des délais légaux de garde à vue.

Dans ce pays où les violations des droits de l’Homme sont monnaie courante, les groupes armés, pourtant signataires en 2019 d’un Accord de paix avec le gouvernement, eux, sont responsables de 28 atteintes aux droits de l’homme affectant 24 victimes dont 10 ont été victimes de multiples violations.

D’autres combattants non identifiés ont été responsables du plus grand nombre d’atteinte et de victimes (9 atteintes et 10 victimes) suivis de miliciens Anti-Balaka avec 7 atteintes et 3 victimes.

Il y a exactement dix jours, neufs ressortissants chinois ont été froidement abattus par des hommes armés encore non identifiés au centre du pays, dans un chantier minier. Alors que le gouvernement a mis en place une Commission Spéciale d’Enquête, ces assassinats montrent le niveau de la criminalité et du non-respect de la dignité humaine.

Le Président Faustin Archange Touadera a promis faire de la lutte contre l’impunité la colonne vertébrale pour son second mandat. Mais le chemin reste long pour vivre dans un pays où les droits de l’Homme sont respectés.

Fridolin Ngoulou

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