Togo : deux journalistes aux arrêts pour diffamation

Les partis d’opposition et les organisations de la société civile togolaise ont dénoncé l’incarcération pour « diffamation » de deux journalistes qui avaient affirmé sur les réseaux sociaux qu’un ministre s’était fait voler l’équivalent de 600.000 euros (650.000 dollars) à son domicile.

Le DMP, un collectif de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile, avait demandé que les deux journalistes, Loic Lawson et Anani Sossou, soient libérés après leurs publications sur le ministre d’État Kodjo Adedze.

Le parti d’opposition des Forces démocratiques pour la République (FDR) avait également déclaré qu’il « condamne avec la dernière énergie cet acharnement continu du même ministre Adedze contre des journalistes qui ne font que leur travail d’information ».

Lawson, directeur de publication du journal Flambeau des Démocrates, et Sossou, journaliste indépendant, avaient été envoyés en prison à Lomé pour « diffamation et atteinte à l’honneur du ministre et incitation à la révolte », le 15 novembre 2023.

Les deux hommes avaient affirmé sur les réseaux sociaux qu’Adedze, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière, s’était fait voler 400 millions de francs CFA à son domicile.

Le ministre, qui avait déclaré un cambriolage à la police sans que le montant volé ne soit rendu public, a porté plainte contre eux.

Les deux journalistes s’étaient ensuite rétractés en publiant sur Facebook que « des investigations poussées et des sources proches du dossier attestent que le montant communiqué a été surestimé et n’atteindrait pas la somme de 400 millions ».

Au Togo, les réseaux de médias sociaux sont exclus du champ d’application de la loi relative au code de la presse et de la communication, entrée en vigueur cette année. Pour les infractions liées aux médias sociaux, les poursuites sont basées sur le code pénal.

En mars dernier, deux journalistes togolais ont été condamnés par contumace à trois ans de prison par le tribunal de grande instance de Lomé, pour outrage et « propagation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux », suite à des plaintes de deux ministres, dont Adedze.

Herman Kouassi

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